Meyrueis - Pays de la laine
L’étymologie du nom de Meyrueis est liée certainement à l’eau mais reste incertaine : en occitan, mesclar signifie que des « cours d’eau traversent la ville » (il y en a trois) et ruis qu’il y a un « mélange des cours d’eau ». Ou bien midiis riviis, « au milieu des cours d’eau ». Et pourquoi pas maroialos…
Au carrefour de territoires, Meyrueis se situe entre le massif de l’Aigoual, le causse Noir et le causse Méjean, sur d’anciennes voies de communications. Ce village est anciennement un lieu important d’échange et de vie. Autrefois, les pèlerins et les troupeaux transhumants faisaient halte au village avant de poursuivre leur chemin, utilisant le « Camin Ferrat » qui franchit ici la Jonte. Plus tard, de nombreux marchands y fréquentaient ses importantes foires. Les habitants des plateaux et des hautes terres venaient y vendre leurs productions de laine.
Venez flâner dans les ruelles et replongez-vous dans le passé florissant de la belle époque. Des demeures bourgeoises cossues aux places de marché, tout parle encore de la vie passée !
Levez les yeux et imaginez l’ancien château de Meyrueis, là-haut sur les rochers, qui dominait de ses trois tours le village et surtout les voies de communications qui passaient ici. C’était un ensemble fortifié sur un lieu stratégique ! Sur ordre du roi Louis XIII, Richelieu ordonne sa destruction en 1632.
Nous sommes au cœur d’une région ovine depuis plus de 1000 ans, Meyrueis se développe autour de l’activité textile. Les laines des brebis des plateaux étaient tissées ici. La vie économique était intense. Tous les métiers autour du textile se développent : cardeurs ou peigneurs de laine, tisserands pour la fabrication de draps.
Au XVIIe siècle, Meyrueis devint un haut lieu de la confection de chapeaux. En 1760, 12 maîtres chapeliers développent cette activité. Après la Révolution, l’industrie s’active et 17 chapelleries à la fabrication de chapeaux alimentent le Languedoc et la Provence ! Des beaux chapeaux faits en feutre de laine et bourrette de soie d’une qualité exceptionnelle !
Vers 1883, Edouard Alfred Martel découvre les causses et surtout le monde souterrain. Un potentiel touristique que les habitants pensent pouvoir exploiter… En 1896, l’Office de Tourisme naît. L’activité touristique se concrétise à « faire connaître aux touristes les beautés de la région, explorer les grottes et avens, … organiser des excursions … ».
En 1897, l’éclairage public est installé en ville. En 1900, la publicité la ville vante le « confort moderne » pour recevoir convenablement les touristes. En 1907, l’eau courante est dans les maisons !
Aujourd’hui, les agriculteurs des Causses vendent le lait des brebis pour les fromageries de Roquefort. Cette continuité de l’activité pastorale permet d’entretenir la diversité de la flore, de la faune et de ces paysages façonnés par des millénaires d’agropastoralisme. « Les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen », sont classés par l’UNESCO depuis 2011.
Meyrueis reste une petite ville à taille humaine, très animée les jours de marché et où il fait bon vivre…