Rencontre avec Maïa Paulin

Vous et votre mari Pierre êtes arrivés à Saint-Roman-de-Codières dans les années 90. Pourquoi avoir choisi ce territoire ?

Nous sommes allés marcher dans les Cévennes en 1978. Je sais exactement quand c’était car j’attendais mon fils. Nous avons pris nos sacs de couchage, les sac à dos et nous avons dormi à la belle étoile. à l’époque nous n’avions pas d’attaches particulières, cinq régions de France nous plaisaient bien. Puis le choix s’est porté sur les Cévennes, il nous fallait de la place, c’était à un moment où Pierre avait besoin d’espace et de prendre l’air. Il est arrivé ici tout seul et il m’a dit : “Il faut que tu viennes !”. Vraiment c’était là, on s’est posé avec le coucher de soleil sur les Cévennes et depuis aucun regret ! Pierre était un amoureux sincère de la nature, on le mettait dans les bois et il retrouvait la route. Par contre en ville, il était perdu. Il avait vraiment besoin de la campagne. Je vis très bien ici et je n’irai nulle part ailleurs. Cela ne m’est jamais venu à l’idée de repartir depuis que je suis arrivée. Ce que j’adore à Saint-Roman-de-Codières, c’est le fait d’être au carrefour de trois vallées totalement différentes. Et surtout cette vue du Mont Aigoual jusqu’au Mont Ventoux.

Quelle place représente le Sud Cévennes dans vos souvenirs ?

C’est magique, déjà notre première arrivée par Saint Guilhem et la vallée de la Buèges. Pierre s’est arrêté en 1995 et il a profité du calme et de la sérénité des lieux. La maison a été totalement adoptée par notre fils, son épouse et ses trois filles qui viennent à chaque vacances.

Vous et votre mari avez révolutionné le paysage du design français. Comment faites-vous pour continuer de faire rayonner vos œuvres ?

Les œuvres sont de Pierre, ce que j’ai réussi à faire c’est maintenir l’intérêt sur celles-ci dans la durée. Notre fils à pris le relai avec sa femme et font vivre les meubles dans l’époque d’une manière extraordinaire et presque tout ce qu’ils font est fabriqué dans la région Occitanie.

Est-ce que vous pouvez nous parler de l’entreprise Paulin Paulin Paulin ?

C’est une entreprise familiale gérée par mon fils et son épouse basée à Paris. L’objectif est de faire connaître ce qui n’est pas connu du patrimoine de Pierre. De faire vivre ses oeuvres avec des expositions, des ouvrages… Préserver l’authenticité de ses créations tout en utilisant des matériaux et de nouvelles technologies. Cet espèce de perfectionnisme permet de garder sur le long terme la beauté des œuvres. Donc Paulin Paulin Paulin est là pour faire connaître des choses assez méconnues, faire reconnaître et élargir les connaissances en termes de design dans le respect du travail de Pierre et le maintien de la mémoire. On s’occupe aussi bien sûr de la restauration des œuvres.

quel est votre coin préféré du Sud Cévennes ?

C’est difficile de dire quel est mon coin préféré. Dans mon souvenir, quand on bougeait beaucoup et quand on est arrivé avec Pierre dans les Cévennes le coin qu’on avait adoré c’est le Col de l’Asclier.