T. Sauvé

Rencontre avec Guillaume Soulages

Nous avons rencontré Guillaume Soulages, agent de développement local Animation et Coordination au sein de l’association «Les Amis du Chemin de Saint Guilhem» pour parler de ce chemin de grande itinérance qui traverse le Sud Cévennes.

Pourquoi le chemin de Saint Guilhem est-il si particulier ?

Ancien chemin de transhumance et de pèlerinage vers l’Abbaye de Gellone et ses reliques de la croix du Christ, le Chemin de Saint Guilhem (Guillaume d’Orange) part d’Aumont Aubrac pour descendre jusqu’à Saint Guilhem Le Désert. Il parcourt 240 km à travers des territoires divers et variés, du plateau de l’Aubrac aux Grands Causses en passant par les gorges du Tarn et de la Vis.
Cet itinéraire est particulier à la fois par la multiplicité de ses paysages mais aussi par la diversité de son patrimoine bâti. C’est un voyage dans le temps et dans l’espace qui vous mènera du Massif Central aux portes de la Méditerranée, des burons aux oliviers. C’est un chemin où la nature omniprésente et sauvage nous émerveille à chaque pas !

Quels sont tes coups de cœur sur le chemin ?

Ils sont multiples et chaque étape a sa spécificité. Du point de vue des paysages, le plateau de l’Aubrac, pour moi Cévenol, est un décor qui m’interpelle à chaque fois que je le traverse, mais il y a aussi les steppes du Causses Méjean semblables aux plaines mongoles, les gorges du Tarn et ses falaises vertigineuses, ainsi que les gorges de la Jonte, et, bien sûr, l’arrivée sur les balcons du Cirque de Navacelles, plus proche de chez nous, qui, même en le connaissant par cœur, me fait toujours le même effet.
Il nous mène finalement jusqu’à Saint-Guilhem-le-Désert par l’ancienne porte du château du géant qui semble tout droit sorti d’un roman d’heroic fantasy.
Pour les autres coups de coeur, il y a, dans le désordre, l’aligot saucisse emblématique, la croix du Buffre et son personnage à six doigts, le pont des Pèlerins à Saint-Chély-d’Aubrac, la Domerie d’Aubrac, massive, Sainte-Enimie mystérieuse, la vallée du Bonheur bien entendu, sans oublier le Cirque de l’Infernet…

Quels sont tes conseils pour les personnes qui souhaiteraient le faire ?

Je conseillerais tout d’abord de bien préparer son parcours à l’avance et de réserver vos hébergements en fonction des étapes que vous souhaitez faire. C’est très important par les temps qui courent car il y a de plus en plus de monde en recherche d’espaces sauvages et les établissements sont vite complets.
Préférez les ailes de saison si vous pouvez, afin d’éviter les périodes chaudes de juillet et août : à partir du Vigan, les journées peuvent êtres caniculaires et les derniers kilomètres intenses.
Ne sous-estimez pas le Saint Guilhem : il est accessible à tous mais sa topologie accidentée en fait une randonnée sportive.


Si vous avez le temps, certains sites en bordure du Chemin de Saint Guilhem méritent le détour, je pense à la cascade du Déroc à Nasbinals, l’observatoire du Mont Aigoual entre Camprieu et l’Espérou et le Moulin de la Foux proche de Navacelles.
Enfin, si vous avez besoin d’une coupure avec votre quotidien, de vous reconnecter à l’essentiel en vous faisant du bien à la tête et au corps, ou tout simplement de découvrir de nouveaux territoires, n’hésitez pas à tenter cette aventure humaine de 12 jours sur l’un des plus beaux itinéraires de grande randonnée de France !

JM. Miss
JM. Miss