T. Sauvé

Rencontre avec Michel Portalez

Les Cévennes et les Causses sont aussi une destination propice à de plus longues itinérances. Le GR 60® qui relie l’Aubrac au Languedoc, en passant par le Mont Aigoual et la vallée de l’Hérault, appartient au florilège de ces belles aventures. Ce sont de beaux voyages qui se déroulent dans la lenteur, laissant apparaître au rythme de la marche, les traits les plus singuliers du territoire. Nous avons rencontré Michel Portalez, baliseur bénévole de la Fédération Française de Randonnée du Gard.

Comment es-tu devenu baliseur ?

Je randonne beaucoup depuis ma jeunesse, j’ai notamment fait 8 fois les différents chemins qui mènent à Saint Jacques de Compostelle. J’ai fait énormément de randonnées dans les Pyrénées et en Corse.
Au moment de partir à la retraite en 2012, j’ai décidé d’apporter ma pierre à l’édifice et de devenir baliseur. J’ai passé la formation et dans un premier temps, je balisais le Ranc de Banes, puis le GR 60®. Étant donné que je suis originaire de Pont d’Hérault, je balise l’ensemble de ce secteur jusqu’à Mandagout.

Quelles sont les particularités du GR 60® ?

La première particularité du GR®, c’est une draille que j’ai connu gamin où je voyais passer les troupeaux. Il a un véritable aspect historique et une importance cruciale autour du thème de l’agropastoralisme dans les Causses et les Cévennes.
D’ailleurs le chemin est toujours utilisé pour la transhumance. Ce qui est intéressant c’est que ce chemin peut relier deux chemins de Saint Jacques, car il y a le chemin de la voie d’Arles qui passe par Montpellier, et la voie du Puy qui passe sur l’Aubrac.
Une autre particularité de ce GR®, c’est la diversité de ces paysages, les gorges, les vallées cévenoles, les vues sur les Causses, le passage à l’Aigoual, dans les forêts… Car il traverse, bien sûr, une grande partie du Parc national des Cévennes.

Quels sont tes coups de cœur sur l’itinéraire ?

Mes coups de cœur, j’en ai beaucoup. C’est déjà sur la partie héraultaise, le Pic Saint Loup bien sûr puis le plateau du Thaurac. Sur la partie gardoise ce panorama fabuleux sur la Toureille, la tombe d’André Chamson et de sa femme Lucie Mazauric, même si elle n’est pas officiellement sur le passage mais à 50 mètres.

Le panorama de la station météorologique de l’Aigoual et l’arboretum de l’Hort de Dieu qui sont des lieux privilégiés de la grande randonnée. D’ailleurs on peut penser que le GR 60® a eu son rôle à jouer dans la reforestation de l’Aigoual, car Georges Fabres et Charles Flahault montaient à l’époque de Montpellier jusqu’à l’Aigoual à pied.

Des conseils pour le pratiquer ?

Le conseil le plus important que je puisse vous donner, c’est d’avoir le tracé du parcours, pour préparer votre “périple”, pour calculer vos étapes. Sur certains tronçons, il est difficile de trouver des hébergements. Certains hébergeurs du territoire peuvent être arrangeants et viennent vous récupérer à proximité du sentier pour vous déposer le lendemain, il ne faut pas hésiter à demander.

Il y a une partie qui est difficile sur ce chemin : du Col des Vieilles jusqu’à Cap de Coste. C’est très pentu, c’est la partie la plus difficile que je connaisse. Dans tous les cas, ne partez pas sur un GR® sans avoir préparé votre voyage.

Il ne faut pas hésiter à se mettre en contact avec les antennes départementales de la Fédération Française de Randonnée ou les Offices de Tourisme, ils seront toujours de bons conseils. Le Parc national des Cévennes donne aussi de bons conseils pour les randonneurs et vous informe sur les règles à respecter dans sa zone cœur.

A. Schröter
A. Schröter