Olivier Pain est maroquinier, sandalier et fabricant d’articles en laine. Avec son épouse Lydie ils ont ouvert un atelier de cuir et de laine depuis 1993 en Sud Cévennes. Ils y travaillent 3 matières nobles : le cuir, la laine de mouton et la peau lainée d’agneau.
As-tu toujours été créateur ? Pourquoi avoir choisi le travail du cuir et de la laine ?
Je n’ai pas toujours été créateur. J’étais auparavant chaudronnier en matières plastiques. Ce qui est totalement différent de l’artisanat. J’ai choisi le travail du cuir et de la laine pour diverses raisons. Au toucher, ces matières sont tellement nobles et agréables à travailler, c’est un réel plaisir pour moi de créer chaque article. Le cuir a été mon premier choix. Un peu plus tard, l’idée de travailler la laine m’est venue. L’assemblage de ces 2 belles matières me donne toujours des idées. Depuis cette passion ne me quitte plus.
Comment t‘es-tu formé à ce métier ?
Je suis autodidacte. Lors de mes études, j’ai pu obtenir une qualification de dessinateur industriel, ce qui a été pour moi un atout personnel très précieux. J’ai fait aussi une belle rencontre au début de cette incroyable aventure : mon fournisseur de cuir. En effet, grâce à lui, j’ai pu apprendre très rapidement les bases de la maroquinerie, acquérir les bonnes techniques, en vue de gagner un savoir-faire unique.
Pourquoi avoir choisi le Sud Cévennes pour installer ton atelier ?
Je suis originaire de cette belle région des Cévennes et mon épouse avait aussi plaisir à rester dans ce merveilleux coin, entre mer et montagnes. Nous avions envie de travailler dans un cadre qui nous inspirait la beauté de la nature, le calme et la sérénité.
Quel type d’objet fabriques-tu ? Quelles sont les grandes étapes de création ?
Pour les articles en cuir : de la maroquinerie, des accessoires, des sandales… Pour les articles en laine de mouton : des gilets de berger, des chaussons, des pantoufles. Et pour les articles en peau lainée d’agneau : des toques, des moufles, des gants, des bottes… Les grandes étapes de création se déroulent dans cet ordre : le croquis et le patronage puis le brossage et le traçage, la découpe, le piquage et enfin le montage et la finition.
Quelles sont tes principales sources d’inspiration pour tes créations en cuir et laine ?
Je m’inspire des tendances de la mode tout en alliant mes propres idées et envies pour dessiner mes articles. Mais pour moi « la vie » est tout simplement une source d’inspiration : avec tant de choses autour de moi, tant de personnes, tant de lieux… La beauté de la nature m’inspire chaque jour dans mes créations. Parfois, même la nuit, mon imaginaire prend forme et le lendemain, le croquis se fait tout seul… En fait, c’est autour de tous ces éléments que je développe mes créations, en essayant d’harmoniser au mieux la diversité des matières premières. Sans compter qu’avec le rythme des saisons, j’ai toujours une nouvelle idée de création en tête…
Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ton métier ?
C’est la création. Cette partie me fait vibrer à l’intérieur de moi. Lorsque je dessine un patron pour un sac, un gilet…mon plus grand plaisir se retrouve ici, puis dans les étapes suivantes. La véritable passion de mon métier se dévoile dans ces moments précis. Pour réussir sa création, il faut savoir s’accorder ce temps pour soi, se poser, réfléchir jusqu’à dépasser ses limites… C’est très enrichissant de concevoir un article dans sa tête et de vouloir mettre tout en œuvre pour le réaliser de sa main. J’aime tellement ces moments où il faut savoir aussi associer les matières, marier les couleurs, trouver le petit motif décoratif qui va parfaire l’article…
Pourquoi privilégies-tu le «Made in France» dans tes créations et comment incorpores-tu d’autres pratiques durables et éthiques ?
Le « Made in France » ne s’arrête pas à la petite étiquette que je couds minutieusement ou que j’accroche avec un petit fil sur toutes mes créations. Cela va bien au-delà… Chaque création qui sort de mon atelier démontre 4 points essentiels : une garantie au niveau de la qualité et d’un savoir-faire unique, une preuve de la localité qui permet de réduire l’empreinte carbone finale, un soutien pour l’industrie française et un respect des droits de l’homme. Depuis plus de 30 ans d’artisanat, je suis heureux de me démarquer de l’industrie étrangère et de permettre au consommateur d’acheter moins mais mieux. Avec des matières premières de haute qualité, toutes mes créations sont conçues pour une grande durabilité.
J’intègre des pratiques durables et éthiques dans mon travail. Par exemple, mon atelier fonctionne entièrement avec des panneaux solaires. Le moyen de transport idéal pour aller poster les colis à la poste de mon village, c’est mon vélo tout équipé…
Tu as reçu la reconnaissance d’Artisan d’art, peux-tu nous en dire un peu plus sur cette qualification ?
La reconnaissance « Artisan d’art » démontre que je suis bien un professionnel exerçant une activité artisanale. Il ne s’agit pas d’un statut juridique à part entière, ni d’une activité proprement dite, mais tout simplement d’une reconnaissance professionnelle. Il permet d’affirmer que j’ai acquis une certaine compétence auprès de ma clientèle et atteste le niveau d’expérience professionnelle. Délivré par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Gard, ce label « Artisan d’art » constitue un véritable atout commercial en valorisant mon artisanat.
Comment peut-on te rencontrer ou découvrir ton travail ?
Vous pouvez venir me rencontrer sur rendez-vous uniquement dans mon atelier au Hameau de Bourgnolles, sur la commune des Plantiers. C’est avec un très grand plaisir que je vous recevrai dans mon univers. Vous pouvez également nous retrouver sur les foires artisanales de la région et aussi nous retrouver sur la toile :
www.cuirpolaine.com.
Quel est ton coin préféré du Sud Cévennes ?
Mon coin préféré est le Mont Aigoual. C’est un petit coin de paradis… Cette belle forêt me ressource à chaque fois. Quelque soit la saison, il y a un charme fou… L’hiver, avec la beauté de son manteau blanc.