Sandra Mehl

Rencontre avec Piers Faccini

Auteur-compositeur, interprète et peintre, Piers Faccini réside en Sud Cévennes depuis plus de vingt ans. Né en 1970 à Londres de parents anglo-italiens, il a débuté sur la scène musicale londonienne en 1997 en cofondant le groupe Charley Marlowe, avant d’entamer une carrière solo en 2001. Son premier album solo, Leave No Trace, est sorti en 2004.

Depuis, il a publié huit autres albums, parmi lesquels Tearing Sky en 2006 et Two Grains Of Sand en 2009, ce dernier ayant été élu Album de l’année par France Inter.

Piers Faccini est reconnu pour sa musique qui fusionne des éléments de folk et de musique ouest-africaine, collaborant avec de nombreux artistes tels que Ben Harper, Ballaké Sissoko et Vincent Segal.

Il compose également de la musique pour la télévision, notamment pour la série documentaire Gardiens de la Forêt sur Arte.

Son travail artistique dépasse le cadre de la musique, intégrant diverses influences culturelles et géographiques dans ses créations. Il dessine et réalise lui-même le graphisme de ses pochettes d’albums ainsi que de nombreux clips musicaux, privilégiant la technique du papier découpé.

Son 9ème album intitulé Our Calling avec Ballaké Sissoko est sorti le 14 février 2025.

Pourquoi avoir choisi de t’installer en Sud Cévennes ?

J’ai déménagé du centre de Londres pour venir vivre dans les Cévennes… Je vivais alors au cœur d’une des plus grandes villes du monde et, à l’âge de 33 ans, j’ai ressenti l’envie de vivre à la campagne. J’ai découvert, peu de temps avant mon départ, le Sud des Cévennes et ce fut un coup de foudre. C’est ainsi, qu’avec ma femme, nous avons quitté Londres et rejoint ce territoire avec notre combi Volkswagen. Nous sommes descendus depuis les corniches des Cévennes vers le sud du territoire, très lentement, en prenant vraiment le temps. Nous sommes vraiment tombés amoureux de cette région.

En quoi le Sud Cévennes influence-t-il ta musique et ton art en général ?

Je considère qu’une chanson peut me venir à n’importe quel moment et peut être inspirée par plein de choses, par un environnement multiple. Mais je voulais surtout ancrer mon écriture et mon approche dans la connexion au Vivant, dans la Nature.

Je désirais cette connexion, à la fois sur le plan humain et spirituel, mais aussi pour l’influence qu’elle aurait sur mon écriture. Dans cette perspective, une grande partie de ce que je rédige résonne avec la poésie du Vivant. Cela signifie être en harmonie avec l’essence des choses, attentif à ce qui nous entoure, en vivant au cœur de la nature, au sein des montagnes des Cévennes.

Qu’est-ce qui t’as séduit dans cette région ?

Le territoire me rappelle beaucoup mon enfance en Italie, quand nous passions les étés en Toscane. Certaines parties de cette région ressemblent beaucoup aux Cévennes. Ce qui est assez logique, étant donné les similitudes géologiques et l’altitude. Ce qui m’enchante particulièrement en Sud Cévennes, c’est cette rencontre unique entre paysages, géologie et faune. Notamment lorsque la plaine calcaire des garigues se heurte aux montagnes schisteuses et granitiques. Cela se manifeste tout le long des portes des Cévennes, du Vigan à Ganges, de Saint-Hippolyte-du-Fort à Anduze.

Dans ces coins, dès que l’on prend un peu d’altitude, on découvre des schistes d’un côté et du calcaire de l’autre, comme à Saint-Martial, Saint-Roman-de-Codières, derrière Durfort ou Monoblet.
On y trouve des oliviers et des chênes verts, typiques du climat méditerranéen, qui coexistent avec une végétation de montagne. J’apprécie particulièrement cette confrontation entre deux mondes.

C’est avant tout le côté sauvage des Cévennes qui était important pour moi. C’est-à-dire un environnement où la nature domine et où l’Homme n’a pas un impact prépondérant. Là où nous habitons, cela se ressent encore plus, car nous ne vivons pas dans un hameau ou un village, mais vraiment au cœur de la nature.

Et puis même en montant vers les montagnes, il reste cette lumière du Sud. Ayant vécu une grande partie de ma vie à Londres, donc dans le Nord, le contraste avec la lumière du Sud est saisissante !

Quels lieux recommanderais-tu à quelqu’un qui ne connaît pas le Sud Cévennes ?
 
Je préfère ne pas parler d’endroit hyper spécifique car je trouve que les Cévennes sont en soit comme une initiation. Il faut découvrir les plus beaux coins par soi-même, avec les amis que l’on rencontre ici.

Les Cévennes sont une invitation aux sens pour le visiteur novice, elles invitent à être à la réception de quelque chose d’assez extraordinaire. Il faut simplement faire cette démarche d’aller à la découverte, à la rencontre, il faut le mériter. Ce n’est pas un territoire qui se consomme.

Quel est ton endroit préféré dans les Cévennes ?
 
Mon endroit préféré c’est l’endroit où je vis, tout simplement ! J’ai la chance d’habiter dans la vallée du Recodier et ce cadre m’enchante tout particulièrement..

Découvrez l’univers de Piers

LES PLAYLISTS DE PIERS FACCINI

A l’occasion de la sortie du magazine de destination Rencontre Sauvage N°5, Piers nous a concocté 2 playlists s’inspirant de notre portfolio « Sous le regard de… «