Nous avons rencontré Sullyvan Henrio, ecovolontaire au Grand Site de France Cirque de Navacelles.
Depuis 2012, le Syndicat mixte du Grand Site du Cirque de Navacelles organise chaque été le programme des écovolontaires. Ces volontaires
interviennent quotidiennement sur le site classé pour sensibiliser et informer les visiteurs.
Peux-tu nous parler de ton parcours en tant qu’écovolontaire au Cirque de Navacelles ?
Après mon Service Civique chez France Nature Environnement, je cherchais un emploi saisonnier en tant qu’écogarde dans un Parc naturel régional. La pression touristique sur les sites préservés, avec ses incivilités et son impact sur la biodiversité, me préoccupe beaucoup. Malgré mes candidatures dans plusieurs réserves en France, je n’ai pas reçu de réponse positive.
Conscient de mes lacunes en gestion de la conservation de la biodiversité, j’ai compris que je devais acquérir davantage de compétences. J’ai donc opté pour l’éco-volontariat, une porte d’entrée recommandée pour devenir écogarde.
Comment as-tu trouvé cette opportunité et qu’est-ce qui t’a incité à t’impliquer ?
J’ai trouvé cette opportunité sur Territoires Environnement Emploi. Bien que je ne connaissais pas la région des Causses et les gorges de la Vis, j’étais enthousiaste à l’idée de découvrir ce nouveau territoire, son histoire, sa géologie et son patrimoine.
Cette expérience m’a permis des échanges enrichissants avec les animateurs de Natura 2000, le CPIE et d’autres acteurs locaux. Les trois jours de formation m’ont conforté dans mon désir d’explorer cette approche terrain. J’ai voulu vérifier si le métier d’écogarde correspondait à mes attentes et cela s’est avéré être le cas.
Quelles sont les principales missions d’un écovolontaire ?
La principale mission est la sensibilisation. Le Syndicat mixte met à disposition un stand et un espace ludique dans le hameau de Navacelles. Chaque matin, nous partions en patrouille à deux sur un sentier pour sensibiliser les randonneurs aux risques d’incendie, à la gestion des déchets et à l’importance de rester sur les sentiers balisés pour préserver la tranquillité du site et ne pas déranger la faune locale. Nous veillions également à l’utilisation appropriée du parking.
Peux-tu partager une expérience que tu as vécu sur le terrain ?
Dans la rivière il y avait des enfants qui adoraient faire des barrages et des petits cairns. Je devais échanger avec eux pour leur expliquer qu’il ne fallait pas faire ça afin de préserver la biodiversité et la circulation des poissons. Mais c’était un message très dur à faire passer !
Qu’est-ce que cette mission t’a apporté ?
Sur le plan humain c’est assez riche et intense ! Il faut répondre aux questions variées de différents publics. Il n’y avait pas de redondance. J’ai particulièrement apprécié l’autonomie offerte pour gérer le stand selon mes préférences : que ce soit en mettant l’accent sur les jeux, l’animation ou la sensibilisation et la connaissance du site.
Quelles sont les qualités requises pour être un bon écovolontaire ?
Je dirais qu’il est essentiel d’avoir de bonnes compétences relationnelles et un esprit d’équipe solide, ainsi qu’une attitude accueillante envers un public varié. Il est important d’être pédagogue, d’être capable de vulgariser et d’adapter son
langage en fonction de son interlocuteur. Une ouverture d’esprit, de la motivation et la capacité à remettre en question ses méthodes de communication et de transmission d’information sont également primordiales, tout comme la polyvalence et la réactivité ! Et bien sûr, avoir un fort intérêt pour la préservation des sites classés est nécessaire.