Témoignage de Sylvaine Cussot

Avec ses nombreux parcours permanents et divers challenges, ce n’est pas étonnant que le Sud Cévennes est une véritable terre de Trail ! Sylvaine Cussot, égérie ASICS et championne française de trail nous a fait part de son expérience.

Le saviez-vous ? Le département du Gard est tellement riche de sentiers aussi attirants les uns que les autres, que les entités sportives ont unis leur force pour créer un challenge appelé : Challenge des Trails Gardois.

Et le Ceven’trail en fait partie. C’est d’ailleurs de cette façon que j’ai connu cet événement, et que j’y ai participé pour la première fois en 2013.

Le début d’une grande histoire d’amour

Histoire d’amour avec la discipline, mais aussi d’histoire d’amour avec le Ceven’trail.

Le trail, parce que c’est un sport qui rassemble, qui fait voyager, qui permet de réaliser comme la Nature est belle et grande. Mais aussi parce que c’est une discipline exigeante, complète, qui met à rude épreuve le physique comme le mental. Elle permet à ses pratiquants de flirter avec ses limites, d’aller chercher des ressources personnelles qu’ils ne soupçonnent même pas et qu’on appelle le dépassement de soi.

Le Ceven’trail, parce que c’est une course magnifique qui a vite réussi à se faire une belle place dans le calendrier des trails français. Organisée par une équipe de passionnés, elle parvient à conserver ces valeurs humaines chères aux coureurs de la région, tout comme son professionnalisme, en proposant des parcours variés et bien balisés.

Quand on y goûte une fois, on a forcément envie d’y revenir au moins une 2ème fois ! Pour essayer d’améliorer sa performance, pour essayer un autre parcours, pour retourner voir ce que l’on pense peut être avoir raté, ou tout simplement pour revivre ces belles émotions que nous a procurés cette première fois.

Et bien moi j’y suis même retournée 4 fois ! La 2ème fois, c’était simplement pour le plaisir d’y regoûter. La 3ème fois pour faire durer un peu plus le plaisir en augmentant la distance. Et la 4ème, pour revivre cette 3ème avec dans des conditions moins … hivernales ! Bon, en même temps, c’est le risque, en organisant un trail début mars en plein hiver ! La Nature n’est pas forcément tendre avec le traileur, et ce dernier doit apprendre à s’adapter. Et oui ! Et le pire, c’est que ça fait partie du charme de ce sport.

Une belle balade touristique de 62km

Oui, je vous entends d’ici. Comment peut-on parler de « balade », quand on boucle ce parcours de 62km et environ 2500m de dénivelé positif en moins de 7h ? En fait selon moi, le terme balade n’a aucun lien avec un chrono ou une performance. Mais est davantage lié à un ressenti.

On peut « balader » en allant vite, si on prend du plaisir dans la découverte, dans ce voyage intérieur, cette introspection personnelle … et si en plus de tout ça, on se prend au jeu de la visite touristique, en ouvrant grand les yeux sur le territoire que l’on traverse.

Je vous assure, 62km effectués en boucle, ça permet d’en voir du pays et des panoramas de fou qui laissent sans voix ! Euh, sans jambes ! Ahah ! Mon meilleur souvenir : le cirque de Navacelles ! Sensationnel, grandiose, surprenant … j’aurais presque fait la boucle en sens inverse dès la ligne arrivée franchie juste pour y retourner !

Les villages traversés sont à taille humaine. Typiques, calmes, charmants … ils sont propices à l’évasion. Et vous le savez, nous, les traileurs, nous sommes des rêveurs. Et qu’est qu’on les aime ces moments d’évasion et de tranquillité ! Loin de tout brouhaha, loin de toute agitation nocive qui pourraient nous rappeler le temps qui passe et le poids des responsabilités qui nous pèsent.

Ce voyage dans les Cévennes, c’est un moment suspendu hors du temps. Tant par l’atmosphère légère et mystique de cette région, que l’aspect sauvage et déconnecté des lieux. Voilà ce qui m’a amenée, alors que j’avais grelotté 6h50 sur ce parcours en 2017, à revenir me remémorer tout cela en 2022. Parce qu’en 5 ans, on a tendance à oublier. Ou on ne garde que des vagues bons souvenirs … qui ne demandent qu’à ressurgir !

2024, pour un nouveau plongeon ?

Et oui, le constat est flagrant : le trail se popularise, le nombre de pratiquants va grandissant et les épreuves fleurissent un peu partout dans le monde. Il faut donc faire des choix. Choisir, c’est renoncer. Et cette année, je n’ai pas pu retourner faire ma belle balade gardoise.

Partie remise ! La vie est encore longue (enfin, je l’espère !), et j’ai bien l’intention, si la forme le permet, de découvrir ce long parcours de 100km auquel je n’ai pas encore pu me frotter et qui commence à bien me faire de l’oeil …:)

Je reviendrai alors vous raconter ma longue balade cévenoles. Et si vous décidez de venir la découvrir aussi, alors peut être que nous ferons un petit bout de chemin ensemble ?

Sylvaine Cussot

Les parcours trail